







Lundi 24 octobre 2022 - 71ème étape de O Pedrouzo à Santiago-de-Compostela - 20 km - 5h40 -
Kilomètres effectués : 1671,39 - Kilomètres restants : 00 -
Lundi 24 octobre 2022 : 6h20. Bien que je sois dans un demi-sommeil, j’entends frapper à la porte du camping-car. Que se passe-t-il ? Est-ce le camping-car d’à côté qui a un problème, est-ce la Guardia Civil ou un SDF qui cherche un abri ? Je me lève pour aller ouvrir la porte et là c’est un moment d’émotion intense. Devant moi mes trois enfants, Jocelyn, Dorine et Joris qui me disent : « Bonjour, alors tu n’es pas prêt, on t’attend pour partir à Santiago de Compostela » Ce sont les larmes qui montent et des embrassades, quel bonheur de vivre ça et quel cadeau d’amour ils me font. Jo et Dominique qui sont encore dans leur lit n’en reviennent pas et se demandent eux aussi ce qui se passe. Seule Pascale était au courant de leur initiative. La surprise passée, nous nous serrons pour prendre le petit-déjeuner après une interprétation du chemin de papa remaniée par mes enfants. Le temps ensuite de nous habiller et de nous équiper, et c’est à cinq que nous prenons la route. Six cent mètres plus loin, nous rejoignons la borne du chemin indiquant vingt kilomètres. Pas de chance, les quelques gouttes précédentes se transforment en pluie et il nous faut enfiler pantalon et poncho. Heureusement la pluie n’est pas très forte, mais il faut quand même bien regarder où on pose les pieds, ce qui n’est pas toujours facile avec la seule lumière de la frontale. Nous marchons dans une bonne ambiance - il y a tellement de choses à raconter sur notre parcours – et les kilomètres défilent. Déjà huit effectués, il est temps de s’arrêter à San Paio pour la pause café-chocolat. Pas de napolitano en vitrine ce matin, il sera remplacé par des délicieuses parts de gâteau aux amandes et au chocolat. Mais l’étape n’est pas finie et il nous faut repartir à nouveau sous la pluie. C’est un peu dommage car le chemin est agréable. Passé les villages de Lavacolla et Vilamaior, nous arrivons dans la banlieue de Santiago-de-Compostela et la pluie s’arrête enfin. À six kilomètres de l’arrivée, nous sommes à l’Ermitage de San Marcos où nous retrouvons Dominique et Pascale, qui après avoir stationné le camping-car au camping As Cancelas, sont venues à notre rencontre. Nous sommes désormais à sept pour la fin de cette ultime étape. Après Monte do Gozo, c’est une descente qui nous amène à l’entrée de la ville. En passant devant le panneau, l’émotion est forte pour moi et Jo. Nous revoyons notre parcours avec les moments de joie qu’il nous a procuré, les instants de bonheur qu’il nous a donné, les difficultés qu’il a fallu surmonter et les moments difficiles à vivre. Les larmes sont là avec accolades et embrassades avec des mots qui disent « il ne faut garder que le meilleur et continuer à prier pour que nos efforts soient récompensés et nos demandes exaucées ; le meilleur est toujours à venir ». Il nous reste encore trois kilomètres à faire dans les rues de la ville et c’est une sensation étrange que l’envie de découvrir la cathédrale et son parvis. Et après quelques marches que nous descendons en tenant la main de nos épouses et le passage sous une voûte, là voilà, nous y sommes. Les nerfs lâchent, les sanglots montent, les fortes étreintes sont longues à se desserrer. Nous pensons à nos enfants, nos petits-enfants, nos familles et nos amis...sans oublier ceux qui ne sont plus là et qui nous ont suivi et encouragé depuis leurs étoiles. Après ce long moment d’exaltation pour célébrer la réussite de notre projet, nous prenons la pause devant cette cathédrale qui dégage une puissance de foi à vous rendre humble et tolérant. Ensuite c’est le passage obligé au bâtiment d’accueil des pèlerins pour la vérification de nos crédentiales et la délivrance de la Compostela (certificat de pèlerinage rédigé en latin) qui valide notre parcours sur le chemin. Pour fêter notre arrivée, la tradition sera respectée dans une auberge avec la traditionnelle et incontournable binouse suivie d’un déjeuner. Retour au camping où les enfants ont réservé leur bungalow pour une douche appréciée avant une soirée dîner au restaurant. Pour l’anecdote, Jocelyn a imité son parrain Christian, qui avait éclaté une chaussure en nous accompagnant pour le début de la première étape. En se garant ce matin pour la surprise, il s’est pris le trottoir mais n’a pas plus regardé que ça. Et Dominique en ramenant la voiture sur Santiago a du rouler à 50 km/h en se demandant ce qui se passait. Résultat : un pneu éclaté. Mais rassurez-vous, tout est rentré dans l’ordre dans l’après-midi grâce à Euromaster. Demain matin, retour en France pour les enfants qui m’ont donné aujourd’hui une preuve d’amour inestimable. Pour nous ce sera une journée de repos sur Santiago-de-Compostela pour visiter la ville et acheter des souvenirs. Nous réfléchissons sur les quatre étapes bonus pour aller à Fisterra car la météo annoncée n’est pas au top.






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